Une majorité parlementaire qui voterait des lois pour allouer aux anciens présidents élus des dotations mensuelles de $680 000 est nuisible à la nation.
CE QUE VEUT LE CHEF DE L’ETAT C’EST L’INSTAURATION D’UNE BONNE GOUVERNANCE POUR SERVIR LE PEUPLE CONGOLAIS
Le 24 Janvier 2019, Son Excellence Félix Tshisekedi prêtait serment entant que 5è président du Congo/Zaïre devant une foule immense qui ne cessait de scander: « Félix, kobosana te, papa alobaki, le peuple d’abord… ». Quand le président Félix eut un malaise au cours de la cérémonie interrompant momentanément la cérémonie, la foule devint sérieusement agitée et prête à en découdre avec quiconque serait soupçonné d’en être la cause. On entendit ce qui était assimilable à un cri de guerre: « Heee, boko boma biso nyosoeeee…»
Ces deux cris, renferment les attentes de la population pour ce premier quinquennat du Président Félix Tshisekedi et sa détermination à défendre ce mandant afin de permettre à Félix Tshisekedi, de réaliser le service au peuple en toute priorité.
À son tour, Félix Tshisekedi, en toute logique, a confirmé son adhésion à cette attente en résumant sa vision dans les mêmes termes, à savoir : « LE PEUPLE D’ABORD ».
Félix Tshisekedi s’attela alors à créer un véhicule approprié qui lui permettrait de concrétiser son engagement envers son peuple, l’un des plus démunis du monde et vivant paradoxalement dans un pays béni aux nombreuses richesses naturelles.
Contraint par une majorité parlementaire différente de la majorité présidentielle selon les résultats issues des élections de 2018, Tshisekedi se vera obligé de composer avec ses adversaires d’hier dans une coalition que d’aucuns qualifieront de contre nature, dans l’espoir de doter le pays d’un gouvernement capable de réaliser sa vision.
Fast forward au 23 Octobre 2020
Le 23 Octobre 2020, le Président Félix Antoine Tshisekedi prononce un discours historique de six minutes qui, en réalité, n’a pas surpris les congolais et dans lequel il reconnait l’incapacité du véhicule en place pour servir le peuple. Il y déplore ainsi des insuffisances éthiques et de compétence au niveau personnel comme cause principale.
Pour y remédier, le Président s’est résolu d’obtenir une adhésion populaire, facteur démocratique et important, pour la réalisation de sa vision. Il s’engage ainsi à consulter la population pour suffisamment armer sa décision et les mesures qui en découleraient.
Son souci de gouvernance, trouve sa racine dans la politique, car la gestion des institutions et entités publiques se trouve entre les mains des acteurs politiques dont malheureusement, une grande partie se caractérise et/ou se retrouve dans des positions qui exposent des incompétences techniques et managériales avérées. Cette situation impose au Président de la République la reconstitution d’une majorité parlementaire.
C’EST ICI LE DILEMME RÉEL QUI CONFRONTE LE PRESIDENT FELIX TSHISEKEDI.
La recherche d’une solution politique impliquant des hommes qui sont eux même la cause de cet échec tel que déploré dans son allocution du 23 Octobre dernier.
La sphère politique est gangrenée par des antivaleurs qui produiront nécessairement les mêmes résultats, toutes choses restant égales par ailleurs.
Ainsi nous revenons à la question fondamentale :
Comment réaliser la volonté du Chef de l’état d’instaurer une bonne gouvernance à la suite des consultations populaires?
Nous sommes convaincus que cette volonté du Chef de l’état passe par un capital humain qui maitrise sa vision et qui est suffisamment motivé, compétent et d’une éthique conséquente. Le déficit moral basé sur le clientélisme et culte de personnalité a tellement corrompu la conscience du congolais au détriment du bon sens que les antivaleurs sont devenus la norme. Cette capacité de destruction s’oppose radicalement à la vision du Chef de l’état et ne pourra être vaincue par un simple changement de personnes Cette équation ne pourra se résoudre que dans le long terme et pas en un clin d’œil.
La RDC a besoin de promouvoir un Code d’éthique, particulièrement pour le leadership dans tous les secteurs de notre société. L’exemple vient d’en haut dit-on. Ce Code devra promouvoir la discipline, le respect mutuel, le respect des subordonnés, le respect des biens publics et être appliqué rigoureusement. Tout manquement à celui-ci devrait être sévèrement sanctionné. L’exemple et la tolérance des autorités « intouchables » sans plaques d’immatriculation, ou avec des plaques d’immatriculation bâchées conduisant dans le sens opposé du trafic devraient être bannie. Le culte du respect des Lois et d’une justice rigoureuse et équitable doit être renforcé et encouragé.
Ce changement, particulièrement dans le chef du leadership, est fondamental pour l’amélioration de la gouvernance du pays et constitue un projet à long-terme qui passe par l’éducation sous toutes ses formes : académique, culturelle, sociale, spirituelle, etc. A court et à moyens terme, un leadership ferme et responsable qui signe son adhésion au Code d’éthique et qui applique équitablement et strictement la Loi est indispensable.
Le Président a besoin de tracer une ligne de conduite et de veiller à sa stricte application selon une éthique et le respect des Lois.
Par Luc KABUNANGU, militant de l’UDPS et membre de l’Association des Jeunes Professionnels de l’UDPS.