C’est à Goma, le 17 janvier 2024, que Filimbi a lancé son cri d’alarme face au projet de révision constitutionnelle, lors d’une conférence de presse réunissant la presse nationale et internationale. Selon Filimbi, cette initiative ne serait rien d’autre qu’une manœuvre visant à contourner les règles démocratiques et à s’accrocher au pouvoir.
« Ces manœuvres, déguisées en initiatives politiques, ne sont qu’un prétexte pour masquer les échecs flagrants en matière de gouvernance et de leadership », a déclaré Filimbi. Le mouvement dénonce avec vigueur cette tentative de « coup d’État constitutionnel et institutionnel », qualifiant la situation de « crise multiforme » qui nécessite des solutions concrètes et non des débats stériles.
Pour Filimbi, la proposition de révision constitutionnelle est non seulement inopportune mais également illégitime. « La constitution actuelle limite clairement les mandats présidentiels à deux. Toute tentative de la modifier, notamment à travers la création d’une commission ad hoc, constituerait un acte de subversion visant à orchestrer un coup d’État constitutionnel et institutionnel. », a souligné le mouvement.
Filimbi rappelle que le président de la République a prêté serment de respecter et de défendre la Constitution. « Il est également tenu de respecter ses engagements internationaux relatifs aux droits fondamentaux, socle incontournable de toute action politique responsable. », ajoute le communiqué.
Un détournement de l’attention ?
Selon Filimbi, le régime en place cherche à détourner l’attention de la population face à ses échecs en matière de gouvernance. « La gouvernance actuelle, marquée par six années de prédation, d’impunité, de gabegie financière et d’inégalités sociales, a conduit à la dégradation continue des conditions de vie des Congolais. Grèves, perte du pouvoir d’achat, répression de la société civile, censure de la presse, arrestations arbitraires et inaction face aux promesses non tenues s’ajoutent à la liste des échecs. Au lieu de mobiliser des efforts pour récupérer les territoires occupés à l’Est et répondre aux attentes légitimes du peuple, le régime détourne l’attention par des débats stériles et politiciens. », dénonce le mouvement.
Filimbi appelle donc la population à la vigilance face aux « discours fallacieux et à la corruption » qui cherchent à manipuler l’opinion publique.
Ainsi Filimbi conclut sa déclaration par un appel pressant à la mobilisation de la société civile et des forces politiques à faire front :« Nous appelons toutes les organisations de la société civile et les forces politiques à se mobiliser contre cette tentative de modification constitutionnelle. Cette initiative va à l’encontre des priorités urgentes de notre peuple et compromet l’avenir démocratique de la République Démocratique du Congo », déclare le mouvement.