L’exploitation artisanale du bois d’œuvre en RDC en général, et dans la province de la Tshopo en particulier est traditionnellement vue comme un secteur exclusivement masculin. Elle est l’une des grandes activités génératrices des revenus. Quoique moins visible, la femme est présente et joue un rôle important dans la chaine de l’exploitation artisanale.
Selon une étude intitulée « Le bois à l’ordre du jour » de Tropenbos International RDCongo, une organisation de recherche-action sur les questions forestières et environnementales, la filière d’exploitation artisanale du bois d’oeuvre est entre les mains de femmes à hauteur de 36% dans la province de la Tshopo. Depuis l’achat des arbres auprès des communautés jusqu’à la vente des planches ou des plaquettes sur le marché local dans la Tshopo, la femme remue la chaine faisant face à plusieurs défis, explique-t-on.
Tropenbos International RDCongo révèle cependant que, plusieurs de ces femmes, dans la province de la Tshopo, n’ont pas les documents nécessaires leur conférant la qualité d’exploitantes artisanales du bois. Ce qui explique leur infériorité numérique dans cette chaîne par rapport aux hommes. Nombreuses d’entre elles préfèrent plus se caser dans la commercialisation.
Pour les rendre plus competitives sur le marché, le centre de recherche forestière international (CIFOR), dans le cadre de son projet de formation, recherche et environnement dans la Tshopo (FORETS) envisage de regrouper ces femmes en coopérative afin de booster leurs activités.
Dans la Tshopo, les essences les plus exploitées sont entre autres l’Afromosia, le Sapelli, l’Iroko et le Sipo. Ces héliophiles sont d’une grande valeur commerciale et sont menacées de disparition suite à une forte demande tant sur le marché local qu’international.
La femme est presque invisible à l’avant-plan de la première étape de la chaine de production du bois d’œuvre qu’est la recherche des documents lui conférant la qualité d’exploitante artisanale. Et c’est conformément à l’arrêté ministériel n°84 portant conditions et règles d’exploitation de bois d’œuvre en RDC. Moins de dix femmes exploitantes artisanales réunissent les conditions exigées, a affirmé au Magazine la Guardia (Mai 2019), Simon Maponda président de l’association des exploitants artisanaux Ilexia-bois du marché de Kisangani. La femme est accompagnée par l’homme dans cette démarche à cause de son ignorance de ce secteur. Ensuite, elle se lance personnellement dans l’achat d’arbres auprès de la communauté.
DÉFIS ET PERSPECTIVE
La femme profite de cette filière pour son autonomie financière en raison d’opportunités qui la motivent. Pourtant, elle est confrontée aux défis qui lui sont spécifiques.
L’inaccessibilité aux forêts due à un manque criant d’infrastructures routières, les considérations socio-culturelles, le manque de maîtrise des techniques d’exploitation et d’organisation, la méconnaissance des enjeux environnementaux, l’insuffisance des matériels appropriés, la dépendance financière sont des challenges de la femme en matière de bois d’œuvre.
Ainsi il s’avère que la femme a besoin d’un encadrement, souligne-t-on. Pour pallier à cette situation, le projet FORETS exécuté par le CIFOR pourrait envisager le regroupement en une coopérative de 36% de femmes opérant isolement afin de relever leur niveau et booster leur compétitivité sur terrain.
Analyse de genre du secteur dans le nord de la RDC, tirée sur le blog Forestsnews.cifor.org
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