Le lundi 28 juillet 2025, des journalistes et médias sociaux ont affirmé qu’une élève a accouché dans une salle de classe lors de la passation de l’examen d’État à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo. WhatsApp ou Facebook, l’information a vite été partagée dans des groupes et repris sur des pages Facebook.
« Urgent urgent, Le centre d’examen d’état Lubemba vient d’enregistrer un cas de naissance dans la salle juste au début de la passation d’examen de l’épreuve. Une fille grosse a accouché dans la salle d’examen. Telle est la conséquence d’autoriser les filles enceintes d’étudier », ce message a été partagé plusieurs fois.

Le lendemain, c’est le média Interkinois, suivi par plus 110 mille personnes sur facebook, qui a relayé l’information en lingala. La publication a été douze fois partagée, aimée 688 fois, avec 146 commentaires. Sur le compte facebook d’un journaliste boyomais, la publication a généré plus de 1100 mentions j’aime, 229 commentaires et 10 partages.


Cependant, il s’agit d’une fausse information. Les écoles citées par les relayeurs de cette nouvelle sur la toile et dans les différents coins de Kisangani ont apporté de précisions lors des entretiens accordés à notre rédaction. Au centre d’exetat Kisangani, 38 dans les locaux du Complexe Scolaire Lubemba, le chef de centre a démenti formellement la rumeur. Eli Gabriel Bofati a déclaré qu’il s’agit d’une information fausse.
A l’en croire, « deux élèves ont accouché à la veuille des examens, non ici sur place au centre ». « Quand elles se sont présentées, nous les avons isolés. Elles ne devraient passer l’examen ensemble avec les autres élèves. », a indiqué le chef de centre.
Les deux premiers jours d’examen ont été d’adaptation. « On cherchait les voies et moyens pour que les tables et les chaises soient ergonomiques à ces deux filles. Le dernier jour, elles se sont adaptées », a témoigne Eli Gabriel.
Les gardiens du centre, des policiers devant la porte, ont affirmé n’avoir pas vu quelqu’un « sortir de l’enclos dans des conditions d’urgence médicale ». « Nous sommes ici, du matin au soir, nous n’avons pas vu de cas d’accouchement », a dit un policier dans l’anonymat.
Des surveillants d’examen approchés ont également rapporté la version du chef de centre.
A Saio, une information déformée
Dans le centre Kisangani 9, dont l’école haute est l’ITC Saio, deux filles ont passé leur exetat dans le lit des hôpitaux. L’inspecteur chef de centre Alphonse Bahia a laissé entendre qu’une candidate a présenté des signes d’accouchement dans la salle d’examen.
« Nous l’avons amené à l’hôpital le plus proche d’ici, c’est là qu’elle a accouché. La douleur d’accouchement a commencé ici ». L’élève se porte bien et a donné naissance à un garçon à Kawasaki. La deuxième élève venait de la salle d’opération. « Quand il y a menace ou souffrance, on amène l’élève dans la structure sanitaire la plus proche », a précisé l’Inspecteur. Chaque jour, des surveillantes, les OPJ et les responsables du centre amènent les copies d’examen auprès des alités.
À ces sujets, nous avons également approché l’Inspecteur Principal Provincial de la province éducationnelle Tshopo I. Lui aussi n’a confirmé aucun cas d’accouchement dans tous les centres de Kisangani.

