Le ciel demeure nuageux sur le processus électoral en République Démocratique du Congo. Des sorties médiatiques controversées du Président de la commission électorale nationale indépendante (CENI) et du ministre des finances Nicolas Kazadi ont laissé planer une sérieuse inquiétude sur la transparence sur les fonds alloués au processus électoral et la crédibilité des animateurs.
Pour éclairer l’opinion nationale et internationale, l’observatoire de la dépense publique, ODEP, une ONG de droit congolais spécialisée dans les finances publiques, a dans un communiqué de presse publié ce jeudi 17 février 2022 dont www.kis24.info à reçu en exclusivité une copie, éclaire la lanterne sur le montant exact décaissé pour les opérations électorales en République démocratique du Congo.
« le trésor public a décaissé 212 milliards de FC, soit 104,2 millions de dollars, dont plus de 90% couvre les dépenses de fonctionnement. Pourtant le ministre des finances a annoncé le 15 février dernier une mise à disposition de fonds de 37 millions $. Entre le versement annoncé par le ministre des finances et ceux retrouvés par le ministère du budget, ODEP constate un écart de 67,2 millions de dollars, dont la destination reste à démontrer par les acteurs du circuit de la dépense publique », indique le communiqué exploité par www.kis24.info
Pour cette ONG, l’absence d’un plan de décaissement fourni par la CENI et d’un débat public organisé au Parlement restent un handicap majeur pour une gestion orthodoxe des fonds affectés aux opérations électorales.
L’ ODEP constate malheureusement la violation de l’article 6 de la loi relative aux marchés publics en cas de l’achat des véhicules des membres de la CENI.
« L’achat des véhicules des membres de la CENI viole l’article 6 de la loi relative aux marchés publics. En ce qui concerne la surfacturation révélée par le Ministre des finances est une conséquence de l’absence de planification et de contrôle a priori. L’odep dénonce le fait de placer la CENI sous tutelle du BCECO par le ministre de Finances, violant le décret du 28 décembre 2010 portant création, organisation et fonctionnement de la cellule de gestion des projets et des marchés publics au sein de la CENI », révèle le même communiqué.
Pour un processus électoral crédible , cette ONG congolaise recommande au gouvernement de prendre des mesures nécessaire pour garantir à la CENI la jouissance effective de l’autonomie financière conformément aux dispositions de l’article 6 de la loi organique n° 10/013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la commission électorale nationale indépendante telle que modifiée à ce jour ; et au ministre des Finances d’exiger un plan de décaissement avec chronogramme d’activité avant toute mise à disposition de fonds.