L’ AJDDH, une ONG de défense des droits humains basé à Kisangani et à Goma au Nord-Kivu, dit avoir appris avec émoi et inquiétude, l’évasion d’environ 1000 détenus de la prison centrale de Kangbayi à la suite d’une attaque des hommes armés la nuit du lundi à ce mardi 20 octobre 2020.
Des coups de balle ont, explique l’AJDDH, retenti à partir de 03h00 au cours d’un affrontement entre les malfrats et les éléments de force de l’ordre qui ont vainement essayé de les empêcher à atteindre la prison.
Dans un communiqué publié ce mardi dont une copie est parvenue à www.kis24.info, l’AJDDH condamne avec force ce nième évènement malheureux qui, d’après l’ONG, laisse transparaitre la faillite structurelle et fonctionnelle du système sécuritaire (autorité politico-administrative, services de renseignements, armées et police) qui devrait, ajoute-t-elle, se donner plus des moyens stratégiques et opérationnels à même de prévenir
les éventuelles menaces pour des endroits stratégiques comme la prison.
«Plusieurs sources concordantes affirmeraient que parmi les prisonniers évadés, on compterait des éléments du groupe rebelles ADF, capturés, poursuivis en justice, certains déjà condamnés et d’autres avec les dossiers judiciaires encore pendants.» lit-on dans le communiqué.
Ainsi, l’ONG AJDHH redoute le regain d’insécurité dans la ville de Beni par des actions en représailles contre les acteurs judiciaires (Magistrats du parquet et du siège, Officiers de la Police Judiciaire, Greffiers, Huissiers, Officiers de Police
Judiciaire) et surtout la population civile.
En conséquence, l’AJDHH recommande :
- Aux autorités politico-administratives nationales, provinciales et urbaines :
- D’élaborer et mettre œuvre un plan imminent de traques des évadés dans la ville de Beni et les villages environnants en renforcement la sécurité et contrôle à toutes les voies de sortie et d’entrée de la ville de Beni ;
- De mettre en toute urgence les moyens logistiques nécessaires à disposition des Forces Armées Congolaises et de la Police Nationale Congolaise afin d’intensifier des patrouilles diurnes et nocturnes pour rechercher non seulement les évadés mais aussi et surtout pour sécuriser la population civile ;
- De prendre toutes les dispositions sécuritaires pour assurer la protection des acteurs judiciaires (Magistrats, Officiers de la Police Judiciaire, Greffiers, Huissiers) afin de garantir le bon fonctionnement de la justice ;
- À la population de la ville de Beni et ses environs, de se montrer vigilante et solidaire avec les autorités politico-administratives et militaire en se surveillant mutuellement afin de dénoncer les évadés pour la sécurité de tous.
Serge SINDANI