Comme Jean Baptiste de la Bible, les enfants de Beni crient dans le désert.
Cela fait 6 ans que les massacres ont débuté dans la région de Beni et se sont intensifiés après la mort du héros du peuple Mamadou Ndala Mustapha, le colonel élevé au grade du général à titre posthume.
Depuis lors, la population lancent des cris de détresse mais jamais écoutés comme un capitaine qui perd le contrôle de son bateau à plein torrent au milieu de la mer.
Les enfants, les jeunes comme les enfants ont crié mais aucun cri n’a été entendus.
Ils ont crié sur tous les toits à travers des déclarations, de manifestations, de destructions mais aucune attention particulière ne leur est accordée.
Plus de 3000 morts depuis le début du carnage aucun message de compension de l’autorité suprême du régime à régime si ce n’est qu’un message superficiel et en aucun cas le drapeau n’a été mis en berne pour plaider la cause de Beni.
Face à cette situation, les enfants du désert vert au cacao ne savent à quel saint se vouer.
Des manifestations à manifestations
Comme tout bon citoyen, la population de Beni a manifesté sa colère à travers des marches pacifiques conformement à l’article 23 de la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée à ce jour.
En 2016, la Commune « Beu » plus précisément Rwangoma dans la ville de Beni avait été la cible des egorgeurs présentée comme présumés ADF, ce qui avait succité la colère de plus d’un.
Un député de la ville de Butembo avec son groupe de pression avait organisé une procession sous les balles de la ville de Butembo à Beni à pieds.
Les jeunes de Butembo avaient parcouru une distance de 54 kilomètres à pieds en bravant la peur et manifestant leur indignation face à cette situation qui n’a trop duré.
Le même jour à Kinshasa, le ministre de la communication et porte parole du gouvernement avait organisé un point de presse dans lequel Lambert Mende avait fustigé l’attitude du député Mbindule Mitono dont www.kis24.info paraphrase :
« Un certain député s’est permis d’amener la population sur la ligne de front ,ce qui est inadmissible » pourtant un geste bien accueilli par la population meurtrie.
Pas plus longtemps en Novembre 2019, la population de Beni rouge de colère, après les massacres de Ngadi et Masiani ,elle s’est déchaînée sur la clôture de la base de la MONUSCO qu’elle a jugé d’incompetente et en même temps la mairie a été incendié pour signifier de la non présence de l’État dans la région,une expression de désespoir.
À part ces deux grandes manifestations, les mouvements citoyens en ont organisés d’autres à travers différentes villes de la République avec comme à la tête de l’affiche la Lutte pour Le Changement (LUCHA),Filimbi,les Indignés,la Véranda Mutsanga et tant d’autres.
Des déclarations qui n’acouchent que des souris
À part la rue, la population de Beni a été formée dans la rédaction noire ,chaque jour, elle ne fait que publier des déclarations où l’on ne fait que compter des morts mais en aucun cas,elles n’ont succité d’attention particulière.
Les mouvements citoyens ont été les plus aptes à la matière suivis par des groupes de pression, des associations des étudiants ressortissant du territoire de Beni dans toutes les chefferies et secteurs possibles dont les copies ont été réservées à toutes les autorités compétentes mais la situation ne fait que s’empirer.
La musique n’a produit aucun effet
Plusieurs musiciens ont fait véhiculer des messages d’espoir dans leurs chansons pour la cause de Beni mais pas de changement palpable.
Les plus audacieux ont d’ailleurs crevé l’abcès à l’instar du reggaeman FB FABBA qui a chanté » « Pas de président » un titre interpellatif qui a fait d’ailleurs jacassé pas moins d’une personne.
Dans cette chanson, l’artiste interpelle sur la quasi-absence de l’État dans la région de Beni.
«ton peuple pleure,ton peuple souffre,pas de président, on tue ton peuple,on kidnappe ton peuple mais pas de réaction» telles les inquiétudes de FB FABBA exprimées à travers la chanson.
Un autre artiste engagé de Beni, Dengo réagissant au propos de l’ancien maire de la ville de Beni Nyonyi Bwanakawa qui avait déclaré que se sont les politiciens qui tue à Beni.
Cet artiste, invite le maire en suspension de citer les noms de politiciens qui sont impliqués dans les massacres des civils à Beni.
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Qui tue à Beni ?
Depuis le début de ces massacres, on parle des rebelles ougandais ADF Nalu, ADF ou MTN.
Qui tue réellement à Beni ?
Personne n’est capable à répondre à cette question.
À maintes reprises,le général Marcel Mashita alors commandant des opérations Sokola 1 a organisé plusieurs conférences avec différentes couches de la population pour démontrer le mode opérationnelle de rebelles et démontrer qu’ils agissent comme dans une guerrila .
Selon lui,la guerre de Beni n’est pas une guerre classique mais une guerre assymetrique.
Comment mettre fin à ces massacres ?
L’armée sur la ligne de front appelle au mariage entre civils et militaires pour dénoncer tout mouvement suspect et que la population leur accorde confiance car c’est l’unique armée de la République.
Quand aux Mouvements citoyens tel les mouvements des Indignés, Lucha, Filimbi, ils appellent à la purge de l’armée des éléments infiltrés qui seraient nuisibles au déroulement des opérations et au relèvement de certains officiers affairistes .
Un message véhiculé aussi par certains élus de Beni à l’instar de Paul Muhindo Vahumawa qui crie nuit et jour au relèvement des services de renseignement militaires qui semblent débordés par la situation de Beni.
Par contre, l’évêque du diocèse de Butembo-Beni appelle la population à la prise de conscience et à ne pas se faire laisser égorger,elle doit appliquer la « légitime défense » qui est tout à fait normal dans la réaction d’un homme à danger.
Qui détient la baguette magique pour sauver Beni ?
Suspens…