La province de la Tshopo, jadis terrain de conflits armés intenses, enregistre jusqu’à ce jour un accroissement du nombre de femmes analphabètes, désoeuvrées, de nombreux acteurs étatiques, de groupes armés notamment à Bafwasende, Opala et Ubundu, et d’autres acteurs encore qui se livrent à la violence, la commission des actes des viols et des violences sexuelles à l’égard des femmes et à la déperdition scolaire des jeunes filles.
Ces problèmes notamment soulevés par le Groupe Lotus, une organisation non gouvernementale de défense et de promotion des droits humains, basée à Kisangani, peuvent être illustrés par des données et caractéristiques selon lesquelles : 80% des femmes rurales sont analphabetes (la plupart ne sont pas passées par les études), 90% de ces femmes rurales ignorent leurs droits (par exemple: droit de vote, droit d’être élue, etc.), la manipulation des femmes par les hommes politiques à travers des discours démagogiques, la persistance de la pratique des us et coutumes appuyés par certaines pratiques religieuses interdisant la femme à participer à des instances de prise de décision, la sous-représentativité des femmes dans des institutions publiques provinciales, et les difficultés d’accès à la justice des victimes des violences sexuelles basée sur le genre.
C’est ainsi, dans l’optique de lutter contre ces fléaux qui sont loin de dire leurs derniers mots, le Groupe Lotus met en œuvre un projet intégré des droits des femmes, financé par l’ambassade de France, dans la province de la Tshopo, y compris ses territoires et la ville de Kisangani. Plusieurs actions d’info-sensibilisations sont organisées dans ce sens. Une première étape de ce marathon a vécu entre août et septembre dans le territoire d’Opala et dans la commune urbano-rurale de Lubunga, à Kisangani.
À Opala, des femmes outillées sur les violences sexuelles et les discriminations
Plus de 50 femmes venues des associations féminines locales et des organisations de la société civile d’Opala ont pris part, du 26 au 28 août 2022, à des séances d’info-sensibilisations sur leurs droits et toutes ses formes. L’enceinte de l’église catholique a servi des cadres pour ces activités.
Occasion toute indiquée pour le Groupe Lotus d’informer les femmes sur leurs droits, de résenter et échanger avec des femmes et des jeunes filles sur les moyens de prévention et de lutte contre les violences sexuelles et les discriminations à l’égard des femmes dans leurs milieux respectifs.
Ainsi, Mme Angel Osée et Mme Hélène, deux facilitatrices ont renforcé les capacités des organisations de la société civile et des communautés locales dans le monitoring des cas des violences sexuelles et des discriminations à l’égard des femmes et à mener des plaidoyers auprès des décideurs.
« Nous leurs avons parlé et outillé sur les moyens possibles de lutter contre la violence sexuelle qui est une force de plusieurs formes (physique,
morale, intellectuelle, économique, verbale, professionnelle ou autre), exercée sur
une personne sans son consentement dans le but de la contraindre à obtenir une
relation sexuelle. », a signifié, à Kis24.info, Mme Guylaine Lumaliza, cheffe du Projet.
De leurs parts, ces femmes se sont dites dorénavant engagées dans la lutte contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre, dans leurs communautés. Les participantes ont manifesté un sentiment de satisfecit à l’égard des enseignements reçus sous la houlette de Groupe Lotus.
Même marathon de sensibilisation à Lubunga
Ces mêmes exercices pour les droits des femmes et la lutte contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre se sont poursuivis dans la commune de Lubunga.
En effet, du 23 au 24 septembre 2022, la Paroisse Sainte Marthe de Lubunga a accueilli des cadres d’échanges sur les droits des femmes et les discriminations. Plusieurs organisations locales dont « Sauti Ya Lubunga » et d’autres faisant de la défense des droits des femmes et jeunes filles ont pris part à ces activités riches en enseignements.
« Une victime de violences sexuelles ou d’une discrimination quelconque doit s’informer et se former sur les lois du pays et ses propres droits. Elle dispose de ces droits de savoir ce qui s’est passé ou droit à la vérité, à la justice et à la réparation des préjudices qu’elle a subis. Ces matières ont été largement développées », a fait remarquer Me Guylaine Lumaliza.
Après deux jours de formation, les participants et participantes n’ont pas manqué d’affirmer leur engagement à lutter efficacement contre les violences sexuelles sous toutes formes et les discriminations dans leurs communautés respectives.
Il sied de noter que ce projet porte sur les droits des femmes, en général, dans la province de la Tshopo.
Ses axes prioritaires sont: la participation des femmes à la gestion de la chose publique, la lutte contre les violences sexuelles et les discriminations, la sensibilisation sur les droits des femmes, l’assistance judiciaire aux victimes des violences sexuelles, et des plaidoyers auprès de différents décideurs.