Le lundi 2 décembre 2024, le Ministre d’État au Développement Rural, Muhindo Nzangi Butondo, s’est présenté en tant que témoin devant la Cour dans le cadre du procès de l’affaire de la construction de forages en République Démocratique du Congo (RDC).
Cette affaire, connue sous le nom de « l’affaire des forages d’eau », porte sur des allégations de détournement de fonds publics liés à la facturation des travaux de forages d’eau.
Au cours de son témoignage, le Ministre d’État a souligné les préoccupations concernant la qualité médiocre des travaux effectués et de l’eau distribuée aux populations locales à travers ces forages, dont le coût aurait été largement surfacturé. Il a mis en lumière la nécessité de résilier le contrat signé dans des conditions douteuses par l’ancien ministre Guy Mikulu et exécuté par son successeur François Rubota, ainsi que par l’opérateur économique Mike Kasenga de l’entreprise Stiver.
Les accusations portées à l’encontre de ces trois personnalités comprennent un détournement présumé de 47 millions de dollars américains sur les 72 millions décaissés par le Trésor public pour ce projet lancé en 2021. Le Ministre d’État a plaidé en faveur de la protection des intérêts de la population rurale en proposant la résiliation du contrat et en soulignant les irrégularités entourant sa mise en œuvre.
Muhindo Nzangi a souligné l’absence de préidentification des sites de forages comme une lacune majeure du contrat, soulignant le caractère inapproprié de lancer un tel projet sans cette étape préliminaire. Il a également mis en lumière les questions de légitimité de la signature du contrat par un ministre démissionnaire et les modalités de décaissement des fonds par le Trésor public à l’opérateur économique, en contradiction avec les dispositions contractuelles.
Le Ministre a insisté sur la nécessité d’une enquête approfondie pour éclaircir ces irrégularités et a conclu en déclarant que l’exécution d’un contrat surfacturé de manière aussi significative n’était pas acceptable. L’audience, bien que retardée de deux heures, a permis à la Cour d’examiner les éléments de l’affaire et de faire progresser ce procès hautement médiatisé.