Né à Chicago en 1990, le Slam s’impose peu à peu dans la ville de Kisangani. Ces deux dernières années, des jeunes Boyomais emboîtent les pas de Grand Corps Malade, l’un des grands du slam en France. Ils s’adonnent à des compétitions locales, dans l’objectif d’améliorer leur performance en poésie musicalisée et sur scène.
Parmi les amoureux du Slam, Bila Daniel dit Poète Non Instruit dispose, depuis début novembre, d’un album, à onze titres, intitulé Flamme de la femme. Ce poète parle de la Femme, l’encourage à se surpasser, prend sa défense et dénoncer la tradition qui, dans l’ancien temps, la chosifiait.
« Chez la Femme, il y a une puissance, une force, une énergie qui se cache. Malheureusement, dès les bas âges, on lui élève différemment des garçons. Quand un garçon tombe, on lui dit lève-toi, tu es un homme, Contrairement à la femme, dit-il.
Né à Kisangani, le Poète Non Instruit appelle la Femme à s’assumer. Dans le titre »Moseka », par exemple, il insiste sur le soin intellectuel chez la femme, sans lequel, dit-il, cette dernière, nonobstant sa beauté, elle court le risque d’être chosifiée. À l’intelligence, ce poète appelle également la femme à une vie financière auto-prise en charge, car dit-il dans Kimpavita m’a dit, »l’indépendance économique n’est pas un bien masculin. » Selon lui, »le travail reste le moyen loyal pour y arriver. »
« Elle doit être consciente et se dire : Je dois travailler, je dois travailler. Ça signifie comprendre qu’elle est responsable de sa propre vie, avant d’être responsable dans un foyer », explique Bila Daniel.
Des grandes figures dans Flamme de la Femme
Du premier titre au onzième, la plus grande figure, à qui le Poète s’adresse, c’est la femme elle-même. »Elle est d’une grande âme, cette grande dame », dit-il, se référant à son enfance. Privé de l’amour maternel dans son enfance, Bila Daniel a eu du mal à s’adapter à la nouvelle vie de couple de son père, témoigne-t-il. Tout enfant, la présence d’une nouvelle mère, à l’absence de sa mère biologique, a développé en lui l’antipathie.
« Au début, je ne voulais pas la sentir. Mais grandissant, je comprenais chaque jour, qu’elle n’était pas une ennemie. Elle est là personne qui tient notre destin et que je devais respecter. Peu à peu, je me suis laissé à elle, la confiance s’est installé et elle m’a appris beaucoup de choses. C’est grâce à elle que je suis éduqué », témoigne-t-il.
Denis Mukwege dit le Réparateur des Femmes est aussi chanté dans cet album. Le Prix Nobel de la Paix 2018 a inspiré Daniel Bila qui lui a dédié tout un titre dans lequel il appelle le Congo à le protéger et son hôpital de Panzi, situé à Bukavu. Une façon pour ce poète d’appuyer la lutte de ce vaillant Docteur en faveur des Femmes, victimes des violences sexuelles.
« Le Congo doit respecter cet homme, puisque quand l’Etat n’était pas là, lui était là pour sauver les femmes détruites. Laissons-le vivre », déclare-t-il.
Deux autres Femmes, Madeleine Nikomba et Caroline Norah Pindi, apparaissent dans l’album, mettant en avant leurs parcours et luttes remportées. Madeleine Nikomba est l’actuel Gouverneur de la Tshopo. »Elle mérite la confiance des guerriers » dit le Poète. Des vers détaillent sa bravoure en politique. La seconde est la Coordonatrice de l’ONG Mille et un espoir. Norah Pindi avec son ONG organisent des activités en faveur de la paix.
À en croire Bila Daniel, l’album Flamme de la Femme sera officiellement lancé en mars prochain. En ce jour, l’album est consommé en précommande.
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