Avec plus de 100 millions d’hectares, la République démocratique du Congo (RDC) est le premier pays d’Afrique et le deuxième du monde tropical qui présente actuellement la plus grande superficie de forêt tropicale humide. Ses forêts, reconnues de l’immensité du bassin du Congo, sont cependant menacées.
Jeudi 09 mars, au quatrième jour de la deuxième conférence internationale sur la biodiversité dans le bassin du Congo qui a eu lieu à Kisangani, dans la province de la Tshopo, le Professeur Pascal BOECKX de l’université de Gand en Belgique, a fait savoir aux scientifiques les voies et moyens pour comprendre et alléger la pression du capital humain sur les forêts du bassin du Congo.
D’après BOECKX, actuellement, il y a une forte pression sur les forêts. En Afrique centrale, c’est surtout l’agriculture itinérante. « Il faut sauver la forêt », a insisté BOECKX.

Ainsi, pour sauvegarder la forêt, il faut des piliers forts qui vont dans le sens d’une agriculture responsable. Dans la même perspective, BOECKX propose « la participation locale et l’engagement de la communauté, mais aussi encadrer les paysans dans les petites formations de gestion optimale des forêts ».
BOECKX s’est tout de même appesanti sur la nécessité de protéger la tour à flux installée de Yangambi avec l’objectif de mieux comprendre la contribution des forêts tropicales à l’atténuation du changement climatique. Longue de 55 mètres, elle permet de mener l’étude de gaz à effet de serre entre la forêt et l’atmosphère.

Pour lui, « la préservation des forêts en Afrique centrale est cruciale en vue de lutter contre le changement climatique. La tour à flux doit être protégée par les communautés. C’est une étape importante vers la valorisation de la forêt tropicale du bassin du Congo ».
Les tourbières menacées

D’après les chercheurs, le bassin du Congo regorge plusieurs tourbières. Dans la Tshopo, reconnaît Inoncent KANDA, étudiant en Master 2 en conservation de la biodiversité, les territoires de Basoko et Isangi sont entourés de ces massifs forestiers humides. Des menaces pèsent, cependant, sur ces derniers.
« En RDC, même si les menaces ne sont pas grandes comme c’est le cas de l’Indonésie, les tourbières de la Tshopo sont aussi menacées. Il y a un manque de l’information, on ne peut pas conserver une chose qu’on ne connaît pas », a-t-il souligné, appelant à l’intensification de la sensibilisation des communautés locales.
« Si nous pouvons citer ou décrire les menaces, nous allons dire l’agriculture sur brûlis, le feu de brousse, l’exploitation des bois, etc. Les autochtones coupent les arbres, jour et nuit, qui protègent les tourbières. S’il y a des tourbières, c’est parce qu’il y a des cours d’eau. Quand on coupe les arbres et on les brûle, ces rivières sont menacées de disparition. Les tourbières vont aussi s’assécher et les carbones que celles-ci regorgent vont s’évaporer », a expliqué Innocent KANDA.

À Kisangani, des centaines de scientifiques venus de la RDC et d’ailleurs se sont réunis pendant cinq jours en vue de relever les défis pour un avenir meilleur des forêts dans le bassin du Congo. Les travaux ont ressorti des alternatives et mécanismes pour protéger de manière durable la biodiversité dans le bassin du Congo.