Le prononcé du jugement dans le procès opposant le ministère public aux 8 militants du mouvement citoyen Lutte pour le Changement ( LUCHA) est attendu ce mercredi 20 janvier 2021 à Beni. Ces activistes pro-démocratie sont jugés en flagrance devant le tribunal militaire depuis le mois décembre 2020.
L’organe de la loi les accuse d’insultes envers le commandant de la police et le sabotage des meubles de la PNC après leur arrestation le 19 décembre 2020, lors d’une manifestation qui sollicitait le départ de la Monusco.
Dans son réquisitoire intervenu le 15 janvier dernier, le ministère public a requis la peine des dix (10) ans de prison contre chaque militant. Pour cette partie au procès, il est clairement établi en fait comme en droit que ces activistes pro-démocratie ont commis ces infractions.
Le conseil d’avocats des prévenus dénonce un réquisitoire inique soutenu par le ministère public. Pour maître Janvier Syapa, les 8 militants de la Lucha n’ont rien commis comme infraction.
» C’est un dossier vide. Le ministre public invente des infractions contre ces activistes pro démocraties qui sont non violents. Le grand péché de ces jeunes est d’avoir manifesté pour réclamer le retour de la paix » a-t-il expliqué.
Des oppositions au réquisitoire
Le ministre National de la jeunesse, Billy Kambale s’était opposé le 16 janvier 2021 contre le réquisitoire du ministère public. Pour ce cadre de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) et notable de la région de Beni-Lubero la demande de l’organe de la loi de condamner ces activistes à 10 ans de prison terni l’image de la justice.
« 10 ans de prison juste pour avoir manifesté ? Ns devons à chaque fois quand nous posons des actes ns interroger sur les conséquences. Comment les jeunes feront confiance aux institutions ? Et tout ça va retomber sur un seul homme qui n’est même pas au courant de ces agissements… » avait tweeté Billy Kambale.
Au même moment, d’autres personnalités dont l’ancien candidat à la présidence de 2018, Martin Fayulu, le prix Nobel de la paix , le Docteur Dennis Mukwege et le député André Claudel Lubaya de Ensemble pour le Changement ont condamné dans un ton ferme la détention de ces militants de la Lucha. Par des termes similaires, ils parlent d’une » détention arbitraire ».
Les militants de la Lucha risquent la prison
Un observateur attentif ayant suivi ce procès affirme que » le juge risque de se plier au réquisitoire du ministère ».
Pour lui, au cours des débats au prétoire, l’organe de la loi a démontré avec des preuves irréfutables que » ces 8 militants de la Lucha sont à la base du désordre que la ville avait connu le 19 décembre 2020.
J’ai suivi ce procès avec beaucoup d’intérêt, sans pourtant s’interférer dans la décision des juges qui agissent à toute souveraineté, le ministère public a prouvé la culpabilité de ces activistes pro démocraties. En tout cas, nous risquons d’assister à une surprise désagréable lors du verdict » a-t-il expliqué.
Le jugement dans cette affaire est attendu ce mercredi 20 janvier 2021. La LUCHA Beni mobilise ces militants pour venir participer à cette dernière audience de tous les enjeux et dangers.
Essaie Liko, militant de ce mouvement espère que ces camarades seront libérés ce mercredi.
« Chers militants retrouvons nous demain mercredi à la mairie de beni devant la salle Thomas d’Aquin à partir de 09h30 pour exprimer notre soutien et amour à l’égard de nos collègues injustement détenus dans la prison de kangbay et qui risquent une injuste condamnation de 10ans. Portons tous en uniforme lucha pour les militants ou en chemise blanche pour les compatriotes ne detenant les eufigies du mouvement » a-t-il indiqué.
Il faut le souligner le juge instructeur de ce dossier n’est pas directement lié au réquisitoire du ministère public.
Jonathan KATALIKO