»L’heure est grave, notre pays est en danger », c’est l’affirmation de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) , à l’amorce de son mémorandum, lu dans plusieurs villes du pays et transmis au président de la République, ce dimanche 4 décembre, au cours d’une marche organisée en soutien aux FARDC.
À Kisangani, l’Archevêque Utembi Tapa Marcel, Président de la CENCO, avec des centaines de chrétiens catholiques de plusieurs horizons, ont parcouru environ deux kilomètres pour atteindre le Gouvernorat. Ils implorent la paix, la protection du Seigneur, tout au long de la marche, dans des cantiques. Avec eux, des banderoles dont le message »le Congo n’est pas à vendre ni à prendre » revient plusieurs fois.
» L’intégrité territoriale et la souveraineté nationale ne sont pas négociables. »
La correspondance adressée au Chef de l’Etat dresse le résumé de la situation sécuritaire dans le Nord-Kivu et au Maindomde, à Kwamouth précisément. Deux parties du pays prises d’assaut par une la récurrence des cas des morts et des déplacés massifs, due à la présence des rebelles, dans le Nord-Kivu par exemple.
Réagissant sur la communauté internationale, la CENCO veut tourner la page, car dit-elle lucidement, »la communauté internationale affiche une attitude hypocrite qui révèle une complicité ». Une affirmation qui suscite des applaudissements, des voix appelant la Russie à l’aide sont attendus parmi les manifestants.
La CENCO, note la complaisance de la communauté internationale envers les pays prédateurs et remet en question l’objectif de la mission onusienne.
» De quel maintien de la paix parle-t-on quand le nombre de morts ne cesse d’augmenter ? »
Ici, comme tout patriote Congolais, les Évêques et Archevêques catholiques comptent sur les forces armées de la RDC. Ils demandent aux politiques de taire leurs divergences pour voir les forces loyalistes ‘‘plus fortes face à l’ennemi ». Ils appellent chacun à sa responsabilité, insistent sur l’unité entre les Congolais »debouts et vigilants ».
» Il faudrait impérativement réduire le train de vie de nos institutions et de nos dirigeants pour renforcer nos moyens de défense, équiper notre armée et motiver nos forces de sécurité, » disent-ils.
Par ailleurs, les prélats catholiques congolais ont fait mention de l’impunité dont bénéficie certaines personnes indiquées dans le rapport Mapping. Dénonçant cela, ils invitent à une justice exemplaire. Ils plaident également pour des réponses urgentes aux besoins des populations déplacées à Kwamouth, province du Maindomde ; à Rutshuru, dans le Nord-Kivu.
Dans la province de Maindomde, un conflit intercommunautaire, entre les peuples Teke et Yaka, endeuille plusieurs populations. L’on y a noté la présence des faux chefs coutumiers. Au Nord-Kivu, les rebelles du M23 ont récemment massacré une centaine de civils dans plusieurs villages de Rutshuru. Ce lundi, Uhuru Kenyatta va clôturer, à Nairobi, les discussions entre Gouvernement Congolais et différents groupes armes. Le M23 n’a pas pris part à ses assises et reste très actifs dans les territoires qu’il occupe.